Éviter Erreurs : Déclaration LMNP/LMP

La location meublée, qu’elle soit exercée en tant que Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) ou Loueur en Meublé Professionnel (LMP), offre de nombreux avantages fiscaux. Cependant, la déclaration des revenus locatifs peut comporter des pièges qui, s’ils ne sont pas évités, peuvent réduire vos bénéfices et augmenter votre impôt sur le revenu. Voici les erreurs les plus courantes et comment les éviter pour optimiser votre fiscalité.

1. Mauvais Choix du Régime Fiscal

L’une des premières décisions à prendre est de choisir entre le régime réel et le régime Micro-BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Beaucoup de propriétaires optent par défaut pour le régime Micro-BIC, attirés par la simplicité et l’abattement forfaitaire de 50 % (71 % pour les locations saisonnières classées). Toutefois, si vos charges sont importantes (travaux, emprunts), il est souvent plus avantageux d’opter pour le régime réel.

  • Solution : Comparez les charges réelles de votre bien avec l’abattement proposé par le Micro-BIC. Si elles dépassent cet abattement, le régime réel sera plus favorable. De plus, le régime réel vous permet de bénéficier de l’amortissement, un puissant levier fiscal.

2. Oublier de Déduire les Amortissements

Sous le régime réel, l’amortissement du bien et des meubles est l’une des principales déductions fiscales. Beaucoup de loueurs en meublé oublient d’inclure ces amortissements dans leur déclaration, ce qui peut entraîner une imposition excessive des revenus locatifs.

  • Solution : Faites-vous accompagner par un expert-comptable spécialisé en LMNP/LMP pour calculer correctement l’amortissement du bien (hors terrain) et des équipements. Cela permettra de réduire significativement votre base imposable.

3. Mauvaise Imputation des Charges

Certaines charges ne sont déductibles que dans certaines conditions. Il est fréquent de voir des propriétaires déduire des dépenses qui ne sont pas admissibles, ou à l’inverse, omettre de déduire des charges légitimes comme les intérêts d’emprunt, les frais de gestion locative, ou encore les assurances.

  • Solution : Assurez-vous que les charges que vous déduisez sont bien en lien avec l’exploitation du bien et qu’elles respectent les critères de déduction fiscale. N’oubliez pas que les travaux d’agrandissement, par exemple, ne sont pas déductibles, contrairement aux travaux d’entretien et de réparation.

4. Mauvaise Gestion des Déficits

Les déficits générés par la location meublée ne s’imputent pas de la même manière selon que vous soyez LMNP ou LMP. En tant que LMNP, les déficits sont uniquement reportables sur les revenus locatifs des années suivantes, alors que les LMP peuvent imputer leurs déficits sur le revenu global.

  • Solution : Pour les LMNP, veillez à bien conserver les déficits reportables d’une année à l’autre. Pour les LMP, assurez-vous que vos déficits sont correctement imputés sur l’ensemble de vos revenus afin de réduire votre impôt sur le revenu de manière optimale.

5. Mauvaise Gestion des Plus-Values

Le régime d’imposition des plus-values diffère entre les LMNP et les LMP. Les LMNP sont soumis au régime des plus-values des particuliers, tandis que les LMP relèvent du régime des plus-values professionnelles. Mal interpréter cette différence peut entraîner une imposition plus lourde en cas de cession du bien.

  • Solution : En tant que LMNP, vous pouvez bénéficier d’une exonération partielle ou totale en fonction de la durée de détention du bien. Si vous êtes LMP, veillez à respecter les conditions d’exonération après 5 ans d’activité pour éviter une imposition élevée sur les plus-values.

6. Oublier les Obligations Sociales pour les LMP

Les Loueurs en Meublé Professionnels (LMP) doivent s’affilier à un régime social et payer des cotisations sociales sur leurs revenus locatifs. Certains propriétaires omettent cette obligation, ce qui peut entraîner des régularisations importantes.

  • Solution : Si vous remplissez les conditions pour être LMP (recettes locatives supérieures à 23 000 € et supérieures aux autres revenus du foyer), vous devez vous affilier à la Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou à l’URSSAF. Prenez en compte ces cotisations dans votre gestion locative pour éviter les mauvaises surprises.

7. Non-Déclaration des Revenus Accessoires

Certaines activités accessoires, comme la fourniture de services supplémentaires (ménage, blanchisserie, etc.), doivent être déclarées en plus des revenus locatifs. Omettre ces revenus peut entraîner des redressements fiscaux.

  • Solution : Si vous proposez des services en plus de la simple location, veillez à les inclure dans votre déclaration de revenus. Ces prestations doivent être déclarées comme des recettes complémentaires.

La déclaration des revenus en LMNP/LMP peut rapidement devenir complexe. En évitant les erreurs les plus courantes, vous optimiserez votre fiscalité et maximiserez les avantages offerts par ce régime. Il est souvent conseillé de faire appel à un expert-comptable spécialisé dans la location meublée pour vous accompagner dans vos déclarations et vous assurer de respecter l’ensemble des obligations fiscales. Une bonne gestion de la fiscalité locative permet non seulement de réduire l’impôt sur le revenu, mais aussi d’assurer une rentabilité optimale de votre investissement immobilier.

Partagez la publication :

Derniers articles